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Mon vieux (T1)
Tsuru Moriyama
Delcourt

Kumiko Kumada est revenue chez sa mère pour lui demander de l’argent. Mariée à un yakusa, elle s’est enfuie et doit se cacher. Mais son mari la retrouve et compte bien la ramener, même s’il faut utiliser la force. Ce n’est pas Yosuke, jeune homme faible et petit frère de Kumiko, ni sa mère qui sont de taille à l’en empêcher. Mais avant qu’il puisse ressortir, un homme surgit tel une montagne de muscles et l’assomme. Stupeur générale, le nouvel arrivant n’est autre que leur père, Takeshi, disparu seize ans plus tôt. Pas vraiment perdu, puisqu’il purgeait une peine de prison. La mafia voulant l’exproprier, les yakusas mirent le feu à son habitation. Il sauva ses enfants de l’incendie puis se vengea en tuant huit hommes, simplement armé de sa pelle et en mettant le feu à l’immeuble du boss.



On le voit, « Mon vieux » ne fait pas dans la dentelle. La famille est issue d’un milieu très pauvre, le père est un alcoolique (buveur invétéré de saké), le garçon est un trouillard et la fille traîne avec la pègre locale. Ce petit monde donne l’ambiance de misère sociale du manga. Moriyama fait évoluer ses personnages dans une ambiance plutôt glauque et un peu déjantée, pour mieux mettre en exergue des valeurs de famille et de combativité. Il gomme toute mièvrerie de ses propos, utilisant des paroles directes et crues pour accentuer cette violence.

L’ultra violence, décrite dans les actes et dans les mots, n’est-elle pas, aussi, le reflet d’une société dont les repères, comme celui de la cellule familiale, volent en éclats ? Au contraire de « Un bol plein de bonheur » (dont il est aussi l’auteur), où la tendresse était de mise, la mère étant le personnage central, c’est ici le père le héros, avec tous ses attributs de virilité. Mais dans les deux ouvrages, c’est l’absence du père qui est pointée. L’auteur renvoie son personnage vers l’image du père de celui-ci, comme un écho, pour insister sur l’importance de la filiation. Pour Moriyama, l’éducation des enfants passe par la présence d’adultes solides.

Ces dessins sont toujours aussi expressifs. En exagérant les mimiques, Moriyama donne plus de force et de profondeur à ses personnages, en privilégiant les gros plans et les contre-champs.

La série vient de se terminer avec le tome 3 paru en février dernier.

« Le père n’est jamais trop présent, jamais trop impliqué dans les soins et l’éducation de l’enfant et il a le droit de recevoir et de donner de la tendresse pourvu qu’il sache aussi poser des limites et au besoin prendre des sanctions intelligentes et mesurées. »
(« Un père pour grandir », Jean Le Camus, Robert Laffont, 2011)


Age min. conseillé :15 ans

Mon vieux (T1)
- Scénario :Tsuru Moriyama
- Dessin :Tsuru Moriyama
- Traduction : Takuya Matsumoto
- Adaptation : Nagy Véret
- Éditeur :Delcourt
- Collection : Ginkgo
- Dépôt légal : 13 octobre 2010
- Format :127 x 180 mm
- Pagination :224 pages N&B
- ISBN : 978-2-7560-2202-4
- Prix public : 7,50€


OYAJI © 2001 Tsuru Moriyama / Shogakukan Inc.



arjulu
23 juin 2011




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