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Hermiston (T1) Le juge pendeur
Jean Harambat
Futuropolis

A la fin de sa vie, Robert Louis Stevenson misait beaucoup sur ce roman de moeurs qu’il n’a pu terminer. Féru de fresques historiques - dont « Les Invisibles », son premier album chez Futuro, offrait déjà un bel exemple -, Jean Harambat s’est entiché de cette histoire du maître de l’aventure, qui prend ici un tour volontiers sentimental, au point de la mettre en images et d’en imaginer la fin de l’intrigue...



Edimbourg, 1813. A en juger par la couverture et les premières planches de l’album, qui montrent à l’ouvrage un lord-juge d’une extrême férocité, faisant de la pendaison une pratique professionnelle systématique et un garant de l’ordre social, nous nous croirions partis pour une histoire politico-historique en milieu urbain. Or il suffit de la révolte du fils contre ce père intraitable pour que le sujet et l’ambiance prennent un tout autre tour. Car voici qu’Archibald Weir, s’étant attiré les foudres paternelles pour avoir dénoncé les pendaisons abusives, se voit relégué dans la lande écossaise, dans ce domaine familial d’Hermiston dont il est censé améliorer la gestion.

Pas bon pour l’armée ni la théologie, et nul pour une carrière publique, Archie s’étiolera-t-il dans ce rôle ingrat, qu’on lui impose, de gentleman-farmer ? Eh bien, pas du tout ! C’est que le jeune homme y prend goût, à la vie au grand air, et à ces gens du cru qui transforment volontiers leur passé familal en de ces légendes qu’on se raconte à la veillée... Et aussi, et surtout, qu’il est tellement sensible aux charmes de Christina, une fille de fermiers dont il s’entiche sans tarder dans le style amour fou et fatal. Et voué au malheur, dès lors que Frank Innes, naguère son meilleur ami, venu le visiter en sa retraite campagnarde comme s’il s’agissait de le forcer en ses derniers retranchements, sème le trouble...

Si cette trame qui ferait un passionnant feuilleton sentimental étonne un peu, venant d’un Stevenson dont on avait surtout retenu le primat de l’action, il faut reconnaître que Jean Harambat en perçoit et restitue la limpidité : cette manière qu’a le romancier d’en tracer le fil d’une main sûre, allant droit à l’essentiel et n’usant de fioritures que pour souligner des détails révélateurs des êtres, des événements. Une bien belle histoire, même si elle tourne mal, et dont on se demande comment Jean Harambat, se chargeant d’en boucler la boucle, va payer son tribut au maître-narrateur.


(T1) Le juge pendeur
- Série : Hermiston
- Scénario et dessins : Jean Harambat
- D’après l’oeuvre de : Robert Louis Stevenson
- Editeur : Futuropolis
- Parution : 10 février 2011
- Pagination : 72 planches couleurs
- Format : 21,5 x 29 cm
- Numéro ISBN : 978-2-7548-0359-5
- Prix public : 16 €


Illustrations © Futuropolis et l’auteur



Alain Dartevelle
2 juin 2011




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