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Apprentie Geisha (L’)
Kazuo Kamimura
Kana

Tout d’abord une petite mise à jour de nos connaissances, parfois déformées ou parcellaires, de la définition et de la position sociale de la geisha. Ce mot se compose de deux kanjis signifiant « art » et « personne » ou « pratiquant » ; une geisha est donc littéralement « une personne qui pratique les arts ». Leur rôle est plus dans l’accompagnement de clients lors de banquets ou de réunions. La geisha ne se livre pas à la prostitution, comme on le croit couramment.
« Le monde des fleurs et des saules » (karyûkai), c’est ainsi que l’on nomme le monde des geishas. Nous suivons donc O-Tsuru dans son initiation de shikomikko (apprentie) à celui de geisha.



L’histoire commence dans les années 30 au Japon. Suite à l’incident de Mandchourie (18 septembre 1931), le Japon envoie des troupes en Chine (évoqué dans « Le lotus Bleu » chez Casterman), prélude à la guerre sino-japonaise (1937-1945). L’action se déroule près de Tokyo, non loin de Shibuya (célèbre par Hachiko, chien fidèle qui a sa statue près de la gare). Matsunoya est une Okasan, propriétaire d’un okya (maison où résident les geishas), elle a acheté O-Tsuru pour 30 yens, l’équivalent d’un sac de riz. Son surnom, elle le doit à la grue (l’oiseau). Quand elle habitait chez ses parents, elle avait pour mission de garder les enfants et, pour ne pas avoir froid aux pieds, elle se tenait debout sur un pied, à l’image des grues.
Le travail de notre shikomikko est de s’occuper et de suivre une grande sœur geisha pour porter ses affaires et notamment son shamisen, instrument à cordes pincés. Mais elle est aussi mise à contribution par sa patronne pour s’occuper de la maison.
Afin de parfaire son éducation, O-Tsuru doit aussi étudier la danse, le chant, la poésie et la littérature japonaise. Elle doit savoir parfaitement exécuter le chanoyu, la cérémonie du thé, et l’ikebana (composition florale). Elle parviendra à devenir Tsurugiku, une geisha réputée.

Élégance et tristesse semble plus convenir comme définition de leur vie. Ces deux mots sont aussi une bonne définition du dessin de Kazuo. Son trait fin et réaliste sait exprimer intensément les sentiments des personnages.

Kazuo Kamimura aurait eu, à ses débuts, un atelier situé au dessus d’un okiya. Cet épisode de sa vie lui a sans doute inspiré cette histoire. Ce manga est sorti en 1974 au Japon, la même année que le dernier tome de « Lady Snowblood » (écrit Kazuo Koike). Il est proche dans le sujet, de « Geisha », le roman d’Arthur Golden publié en 1997 (adapté au cinéma en 2005 par Rob Marshall sous le titre « Mémoires d’une geisha »). Le contenu de cette histoire est traité plus délicatement, avec beaucoup de tendresse et sans parti pris.

Le manga se décompose en deux parties. La première raconte l’enfance de O-Tsuru et son parcours d’apprentie, à travers de petites histoires. Découvrant la vie, dans ce qu’il y a aussi de plus dur, Kazuo nous raconte l’existence de ces femmes, sans fards. Bien que le côté séduction soit emblématique de cet univers, on découvre un monde de souffrance. L’humour, souvent présent, permet de ponctuer le récit. La seconde partie parle plus du passage de shikomikko au statut de geisha.

J’ai beaucoup aimé ce manga, bien que la fin soit un peu abrupte.
On aimerait bien connaître la suite de sa vie. Une introduction sur « Le monde des fleurs et des saules » aurait été intéressant avant d’entamer la lecture, histoire de se débarrasser de notre vision européenne de la geisha.


Kazuo Kamimura sur la Yozone :
Lorsque nous vivions ensemble (Volume 1)
Lorsque nous vivions ensemble (Volume 2)


L’apprentie geisha
- Auteur : Kazuo Kamimura
- Éditeur :Kana
- Collection : Sensei
- Format : 14,8 x 21 cm
- Dépôt légal : 1er octobre 2010
- Pagination :352 pages N&B
- ISBN : 978-2-7315050-0967-26
- Prix public : 12,50€


© Editions Kana - Tous droits réservés



arjulu
16 mai 2011




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