Sous ses airs féminins, Akira est un séducteur, en tout cas, il est amoureux de Mizuki et n’hésite pas à le lui dire. Et la jeune femme ressent une sensation bien étrange en sa présence, au point de se laisser embrasser par lui. Mais attention, il ne faut pas se fier à ses airs de petite chose fragile. Akira est un mec, un vrai, et s’il est surnommé la princesse par les élèves de son lycée, il est aussi craint pour ses colères qui le rendent sans rival. Alors Mizuki va-t-elle le laisser intégrer le groupe comme nouveau chanteur ? Et cette sensation qu’elle éprouve pour lui, n’est-ce pas tout simplement de l’amour ? Surtout qu’Akira va se montrer capable de tout pour plaire à sa dulcinée.
Si un manga devait symboliser le titre du groupe Indochine, « 3e sexe », ce serait certainement « Blaue Rosen ». Tout d’abord, nous continuons notre semaine musicale, après « Lovely Love Lie ». Toutefois, « Blaue Rosen » ne s’attaque pas au monde du show business mais le monde de la musique est un contexte idéal pour mettre en place les protagonistes de cette série plutôt intéressante. Tout d’abord, la mangaka inverse tous les codes de la séduction : le demoiselle est grande, masculine et d’apparence forte, et le garçon est petit, efféminé et à la fragilité à fleur de peau. Toutefois, la réalité est tout autre et Mayu Shinjo joue très intelligemment sur l’ambiguité de ses personnages.
Mizuki se révèle très sensible et en fait, frustrée par un amour de jeunesse qu’elle a perdu. Akira est en réalité un vrai dur, un loup déguisé en agneau et Mayu Shinjo s’amuse à semer le trouble chez ses lecteurs en donnant parfois l’impression qu’il joue avec Mizuki. En tout cas, la mangaka joue sur la fausse naïveté d’Akira face à la véritable virginité amoureuse de Mizuki. Toutefois, on peut s’interroger sur la longévité potentielle de ce titre car beaucoup de choses se passent dès ce premier tome et on peut avoir l’impression que tout va trop vite.
Le dessin de Mayu Shinjo est tout en ambiguïté sur ses personnages, aussi bien féminins que masculins. Les groupies sont évidemment bien plus sexuées, mais l’ambiguïté ne se limite pas aux personnages principaux. Il est vrai que les décors sont anecdotiques et superficiels, mais l’histoire se focalisant sur le physique et les sentiments des personnages, cela ne pénalise nullement la série.
« Blaue Rosen » est un shojo qui rompt les lois de la séduction et base tout son intérêt sur ce thème. A voir si celui-ci se perpétue avec le temps.
Blaue Rosen (T1)
Auteur : Mayu Shinjo
Traducteur : Taro Ochïai
Éditeur français : Pika
Format : 115 x 180 - sens de lecture original
Pagination : 192 pages noires
Date de parution : 6 avril 2011
Numéro IBSN : 978-2-8116-0447-9
Prix : 6,95 €
AI WO UTAUYORI ORENI OBORERO ! © 2006 Mayu SHINJO / Shogakukan Inc. / Kadokawa Shoten Co. ,Ltd.
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