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Doggybags
Run, Maudoux et Singelin
Ankama - Label 619

Quand trois auteurs fous furieux rendent hommage au genre Grindhouse, cela donne cet album totalement inclassable.

Une jeune femme fuyant un groupe de motards, ayant une légère tendance à la lycanthropie.

Venez faire la connaissance de Masiko, la maman de Xiong Mao. Cette tueuse tente de fuir les assassins que la Duchesse a lâchés à ses trousses pour la punir de sa trahison.

Un flic un peu trop tenace, un psychopathe que la malchance poursuit, un polar bien glauque à souhait.



Quand trois grands noms du catalogue Ankama se réussissent pour réaliser un album, on peut s’attendre à un résultat peu banal. Mais quand ces trois-là sont de vrais fous furieux extrêmement talentueux et fans du style Grindhouse, ce résultat ne peut qu’être hallucinant. Et ce sera le cas ! Avec son packaging digne des BD de l’après guerre, avec cette apparence délavée de la couverture, nous sommes tout de suite dans l’ambiance. Les trois histoires seront de styles différents, entre horreur, action et gore, rien ne nous sera épargné.

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Commençons par Run, auteur de la dernière histoire et de l’édito de ce « Doggybags ». Pour l’anecdote, il est aussi le big boss du label 619. Pour le lecteur, c’est surtout l’auteur de la série « Mutafukaz ». Mais l’histoire qu’il nous met en images est plus proche des « Contes de la Crypte ». En fait, cette histoire de fugitif menotté à un flic mort très tenace m’a fortement fait penser à cet épisode des dits contes avec Kyle MacLachlan, intitulé « Le Canyon de la Mort ». L’atmosphère est excatement la même et la fin quasi identique, mais serait-ce étonnant de la part de ce passionné de ce genre de série.?

Je ne vous présente plus Florent Maudoux, le fantastique auteur de la série « Freaks’ Squeele ». Et nous n’allons pas vraiment nous éloigner de celle-ci puisque l’histoire qu’il nous compte n’est autre qu’un épisode de l’enfance de son héroine Xiong Mao. Bon, elle n’est alors qu’un bébé et c’est surtout sa maman, la tueuse Masiko, que nous suivrons dans sa fuite devant les hommes de la Duchesse, son ex patronne. De quoi voir d’un autre oeil les aventures de la jeune femme dans le prochain tome de « Freaks’ Squeele ».

Enfin, Guillaume Singelin a plutôt choisi le thème du loup-garou avec une course poursuite de la première à la dernière page. Très peu de dialogues mais des planches divisées en trois cases toutes en longueur pour créer cette impression de vitesse et de mouvement perpétuel. Certes, moins connu que ces deux collègues, il est l’auteur de « King David » et de « Pills ». Son dessin a un style très reconnaissable, surtout par le trait bien particulier des visages de ses personnages. On adhère ou pas, mais le style est efficace et sans taches.

Trois histoires qui partent toutes à cent à l’heure pour ne jamais baisser de rythme. Seul Maudoux utilise des personnages de séries en cours, mais qui s’en plaindrait vu la qualité de son dessin, entre manga, comics et franc-belge. Trois styles graphiques très différents mais une même force, une même intensité dans le dessin, dans l’utilisation très intelligente des couleurs.

Un ovni dans le catalogue d’Ankama mais un album incontournable, surtout si vous êtes, comme moi, fan de l’un de ces trois auteurs, voire des trois pourquoi pas !


Doggybags
- Scénario, dessin : Run, Florent Maudoux et Guillaume Singelin
- Éditeur : Ankama
- Collection : Label 619
- Dépôt légal : 10 février 2011
- Pagination : 112 pages couleurs
- Format : 170 x 250 mm
- Numéro ISBN : 978-2-35910-129-4
- Prix public : 13,90 €


© Editions Ankama - Tous droits réservés



Frédéric Leray
20 avril 2011




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