Depuis plusieurs millénaires, le monde des humains et celui des créatures de la nuit vivent en paix grâce au pacte passé par le roi de l’époque et le général des créatures. Et tous les cent ans, ce pacte est renouvelé par le sacrifice d’un descendant du roi. Ce dernier est censé se rappeler la vie de ses prédécesseurs et accepter de renouveler le pacte afin que les créatures de la nuit puissent chasser cette nuit bénite puis préserver l’humanité. Mais Rufen n’a aucun souvenir de ce passé, et certaines créatures comme les jumeaux Minmi s’impatientent, sans compter les disparitions mystérieuses qui se multiplient avec l’approche du 1er novembre. Pour Eus, il est pourtant vital que le sacrifice ait lieu car ce sera son unique chasse pendant les cent prochaines années...

« Daylight » est en fait l’adaptation en manga du jeu vidéo éponyme, créé par Senz. Difficile de juger de la transposition par Chai n’ayant aucune connaissance du dit jeu, mais le scénario est assez classique dans sa logique. Toutefois, l’intérêt de ce one shot est simple : quel choix va faire Rufen, accepter ou refuser le sacrifice ? Les deux personnages principaux incarnent quelque part la classique (oui encore) opposition entre les vampires, les créatures de la nuit, et les humains. Bon, je dis vampires mais ces créatures vivent sans difficulté pendant la journée. Est-ce une conséquence du pacte ou leur nature propre ? Nous n’aurons pas de réponse à cette question, le manga jouant aussi sur le flou pour beaucoup d’énigmes.

L’originalité est principalement dans le fait que les deux héros soient de sexe masculin et non de sexes opposés. Ce genre de confrontation est très fréquent dans les mangas, bien plus que dans nos BD occidentales où il semble impératif qu’une confrontation sans combat ne puisse exister qu’entre un homme et une femme. En tout cas, cela rend d’autant plus intéressant l’opposition qu’il n’y a aucune histoire d’amour bidon à la clé... Hein ? Non je ne critique pas « Twilight »... Quoique...

Akira Sakamoto parvient à créer au fil du tome une atmosphère lourde grâce à des personnages charismatiques comme les jumeaux Minmi ou encore Eus. La rupture de l’histoire au milieu de ce one shot, quand Rufen est mis sans le vouloir devant le fait accompli de son sacrifice, est bien sentie et permet d’accélérer le récit pour tenir en un seul volume sans que cela paraisse artificiel. L’oppression sur Rufen est aussi plus présente par des jeux d’ombres et les fameuses « taches de sang » symbolisant un choc physique ou mental. Akira Sakamoto décline parfaitement les règles de ce genre de manga, difficilement catalogable comme shojo et plutôt bien classé comme tout simplement gothique par les éditions Soleil.

« Daylight » est un one shot bien ficelé, qui maintient un bon suspense et laisse ouvertes bien des réponses aux multiples questions qu’il pose.

Daylight)
 Scénario : Chai
 Dessin : Akira Sakamoto
 D’après une idée originale de : Senz
 Traducteur  : Vincent Zouzoulkovsky
 Éditeur : Soleil Manga
 Collection : Gothique
 Dépôt légal : 13 avril 2011
 Format : 128x182 mm
 Pagination : 192 pages
 Prix public : 7,95 €
 Numéro ISBN  : 978-2-30201-226-4 ; 978-2-30201-344-5

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