« Alera » est le premier roman de Cayla Kluver, une toute jeune auteure de 16 ans qui montre, dans ce premier opus d’une trilogie, un talent peu commun.
Plongé au cœur d’un monde médiéval qui redécouvre la paix, le lecteur suit Alera, princesse héritière d’un royaume patriarcal, Hytanica, qui est forcée de se marier le jour de ses 18 ans à l’homme qui deviendra le futur roi.
Malheureusement seul un homme a été élevé dans cette optique, Steldor, et si, en théorie, Alera peut choisir son mari, dans la pratique, c’est le roi qui accorde, ou non, sa bénédiction. Or Alera, indépendante, intelligente et curieuse, ne supporte pas ce jeune homme égocentrique, imbu de sa personne et autoritaire.
Surtout qu’elle va finalement faire la connaissance d’un jeune garçon, Narian, un hytanican enlevé peu de temps après sa naissance par le royaume ennemi, matriarcal, Cokyri.
Lorsque Narian a découvert ses origines, il s’est échappé et a franchi la frontière séparant les deux royaumes. Mais, par la même occasion, il permet aux Hytanicans de mettre en lumière une vieille prophétie oubliée et fait renaître la guerre entre les deux pays.
Malgré, ou grâce, à son côté mystérieux, dangereux et le respect qu’il montre pour les opinions des femmes, Narian va également conquérir le cœur d’Alera. La reprise des hostilités, et son besoin de vérité, finira cependant par les séparer.
Si la magie est évoquée au cours de l’histoire, l’univers présenté dans ce premier opus est strictement d’inspiration féodal : statut des femmes, organisation de la vie, de la société. Le récit est rapide et écrit à la première personne ce qui permet une réelle identification du lecteur. Les personnages sont travaillés, de même que les relations entre eux.
Cependant quelques erreurs sont présentes et gâchent un peu le plaisir : par exemple p.372 lors d’un échange entre deux guerriers, l’une des répliques est en décalage, malgré de nombreuses relectures, il est évident qu’il manque quelque chose ; ou p.398 où le festin ne prend qu’une heure ! Malgré un nombre considérable de plats !
Rien de bien grave, surtout pour un premier roman d’une auteure aussi jeune. Une relecture plus assidue aurait permit de les éviter cependant.
À noter que si le récit nous tient en haleine une bonne partie, il a légèrement tendance à s’essoufler sur la fin. Le rythme diminue et le lecteur pourrait avoir tendance à décrocher, surtout s’il a eu la mauvaise idée d’aller voir la fin trop tôt. Dommage.
Les deux prochains tomes, intitulés (en langue originale) « Allegiance » et « Redemption », sont attendus prochainement. A voir !
Titre : Alera (Legacy, 2009)
Série : Légende de la Lune Sanglante (la), tome 1/3
Auteur : Cayla Kluver
Traduction de l’anglais (États-Unis) : Nicole Ménage
Couverture : Onemader & C. Rondinaud
Éditeur : Le Masque
Collection : Msk
Site Internet : Alera (site éditeur)
Pages : 454
Format (en cm) : 15 x 21,4 x 3
Dépôt légal : Décembre 2010
ISBN : 978-2-7024-3496-3
Prix : 17,50 €