« La Déchéance d’un Homme » est une oeuvre culte de l’écrivain Osamu Dazai (1909-1948). Cette oeuvre est étudiée à l’école au Japon, tel un de nos grands classiques de la littérature. En fait, quasiment tous les Japonais connaissent Dazai et son oeuvre emblématique.
Osamu Dazai a fait partie du courat Buraiha, avec son côté masochiste et son refus de la vulgarité. Il écrira pendant 15 ans pas moins de 141 oeuvres. Il y est question des tourments ordinaires, de la souffrance, de la faiblesse humaine. L’écrivain baignera dans la luxure, les tentatives de suicide à répétition. Alcoolique, drogué, il tentera tout ce qui peut faire souffrir un homme et sera considéré comme un moins que rien par ses contemporains.
De nos jours, il est respecté en tant qu’écrivain et voit son oeuvre majeure adaptée en animé par Morio Asaka. Le réalisateur, après avoir commencé sur la série « Sakura, chasseuses de carte », va être reconnu grâce à des oeuvres magistrales comme « Mermaid Forest » ou « Gunslinger Girl ». C’est donc à une valeur sure de l’animation qu’a été confiée l’adaptation de « La Déchéance d’un Homme ». Ne connaissant pas l’oeuvre de Dazai, c’est à travers l’interview très intéressante de Morio Asaka en bonus du DVD que j’ai découvert que le réalisateur s’est permis quelques petites digressions par rapport à l’oeuvre originale, mais a respecté l’oeuvre en elle-même.
En 2009, un hommage général fut rendu à Dazai pour le centenaire de sa naissance et les studios Madhouse se virent confier la production de « La Déchéance d’un Homme ». Surfant sur le succès de leurs adaptations des séries « Death Note » et « Summer Wars », ils vont y imprimer leur style graphique très réaliste, grâce à la participation du génial dessinateur du « Death Note », Takeshi Obata, collant parfaitement à l’atmosphère sombre qui imprègne l’existence du pauvre Yozo, qui sera hanté toute sa vie par cette femme dont il sera accusé du meurtre. Jamais cet homme ne parviendra à trouver le bonheur dans les bras d’une autre femme, quel que soit le sacrifice qu’elles feront pour lui.
L’esthétisme de cet animé est superbe, avec une représentation du Tokyo d’avant guerre criant de vérité. Les flash-back sont représentés avec des teintes jaune-oranger, comme un papier jauni par le temps et que l’on destine au feu. Le visage d’ange d’Yozo accentue le malaise de voir cet homme, refusant le bonheur que voulait lui donner la journaliste Shizuko ou l’atroce sacrifice que la jeune buraliste consentit pour lui offrir un semblant de bonheur. Mais le bonheur n’existe pas pour Yozo.
« La Déchéance d’un Homme » est le deuxième titre de la nouvelle collection Kaze Neo, destinée à un public mature et recherchant des oeuvres atypiques.
« La Déchéance d’un Homme » est indubitablement un monument de l’animation, une oeuvre magistrale, parvenant à rendre le spectateur plus qu’un simple observateur du gachis qu’est l’existence de Yozo. Une oeuvre réellement atypique, forte, loin des standards des shonen.
La Déchéance d’un Homme
Studio : Madhouse
Réalisateur : Morio Asaka
D’après l’histoire originale de : Osamu Dazai
Chara designer : Takeshi Obata, Hiroshi Hamasaki
Compositeur : Hideki Taniuchi
Directeur Artistique : Tomoyuki Shimizu
Production : YOSHIDA Mariko KUSUHARA
Scénario : Satoshi Suzuki
Animation : Satoshi Suzuki
Edition simple et Blu Ray
DVD 9- Zone 2- pal
Durée : Film 90+30 mn de bonus
Format image : 16/9
Audio : Stéréo 2.0
Langue : Japonais - Français
Sous-titres : Français - Néerlandais
Editeur : Kaze
Sortie : 23 mars 2011
Prix public conseillé : 24,95 €
© 2009 AOIBUNGAKU partners - Kaze - Tous droits réservés