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Showman Killer (T1) Un héros sans coeur
Jodorowsky & Fructus
Delcourt

A plus de quatre-vingt ans, Alexandro Jodorowsky n’a plus rien à prouver. Ce qui ne l’empêche cependant pas de se faire plaisir et de nous divertir en s’essayant à des registres auxquels il s’attaque de façon plus intime et ludique que par le passé. Ainsi en va-t-il de différents albums publiés au cours de 2010, tel « L’Enfer du Vatican » avec Della Rovere aux pinceaux, qui puise à l’Histoire plutôt qu’au pur imaginaire, ou encore cet « Ogregod » inspiré de Jules Verne et mis en images par Janjetov, où délaissant les fresques monumentales de sociétés oppressives, il place l’occulaire au niveau d’un groupe d’adolescents gâtés...



Et pour illustrer cette nouvelle approche où les individus priment sur le collectif, voici donc « Showman Killer » qui, pourtant, pourrait n’être qu’une histoire gore de plus, à la façon de Frankenstein. Puisque ce héros au grimage impavide de catcheur au repos est le résultat des manipulations génétiques d’un savant fou. Puisque dès l’enfance, cet être aura, chirurgies à l’appui, été privé de la faculté de ressentir quelque émotion que ce soit. Ne tirant plaisir que de la violence pure dont il est l’instrument et que de l’argent que ses exactions rapportent, le voici mercenaire à vie, et en principe, corvéable au gré des envies de son mentor.

Showman Killer en tueur obéissant ? Une parfaite illusion, puisque le premier souci de notre homme de main sera de s’en prendre à son père spirituel et, lui crevant posément les yeux, de l’envoyer illico ad patres. De sorte que, devenu son seul maître, c’est lui qui désormais fixe les tarifs et choisit ses missions, quitte à faire attendre tel ou tel client en proie aux pires dangers, si un autre travail grassement rémunéré lui est proposé.

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Précisément, c’est ce cas de figure qui se présente lorsque Showman Killer s’offre le luxe de voler au secours du roi des Ornisaurios dont une troupe de moines soldats fait chanceler le trône... Alors même que le nouveau-né de l’omnimonarque de sa planète d’origine risque d’être trucidé par une bande de Nihilos... Aussi sensible aux reflets dorés des kublars qu’au son des sesterces galactiques, Showman passe donc d’un front à l’autre, déclenchant au passage des tueries fastueuses où Fructus donne le meilleur de lui-même, tout en mettant à profit ce don qu’a le Killer de se métamorphoser, au fil des prestations, en des monstres géants autant que polymorphes...

Les tueurs ont-ils un coeur ? Le titre de ce premier épisode répond ouvertement par la négative, et l’on pourrait en rester là : à ce constat irrémédiable qu’un être fait pour le mal n’a nulle échappatoire. Si ce n’est que Showman Killer, alors même qu’il sauve le nourrisson des griffes d’un quarteron d’assassins intersidéraux, découvre qu’existeraient au tréfonds de lui-même certaines cordes qui vibrent quand on s’y attend le moins...


(T1) Un héros sans coeur
- Série : Showman Killer
- Scénario : Alexandro Jodorowsky
- Dessin : Nicolas Fructus,
- Couleurs : Nicolas Fructus
- Editeur : Delcourt
- Collection : Neopolis
- Parution : 17 novembre 2010
- Pagination : 46 planches couleurs
- Format : 24 x 32,5 cm
- Numéro ISBN : 978-2-7560-1942-0
- Prix public : 13,95 €


Illustrations © Delcourt et les auteurs (2010)



Alain Dartevelle
12 mars 2011




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