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Ella Mahé (T2) Princesse des sables
Marie & Jean-François Charles, Francis Carin
Glénat

Dès le premier tome, cette quadrilogie affichait clairement sa structure narrative : la mise en abyme d’un récit situé au 19e siècle entre des tranches de la vie de notre contemporaine Ella, restauratrice de manuscrits anciens, partagée entre sa fascination pour les fastes pharaoniques et ce curieux sentiment d’apparence-répulsion qu’a suscité en elle un autre égyptologue du nom de Thomas Reilly. Et pour que les choses soient tout à fait claires, Jean-François Charles réalise les planches inaugurales et finales - le présent d’« Ella Mahé » - tandis qu’un dessinateur invité, différent pour chaque album, se charge du récit historique.



Dispositif parfaitement identique pour ce deuxième volume, Jean-François Charles signant les planches 3 à 11 et 48, tandis que Francis Carin, prenant le relais d’André Taymans, s’est chargé des planches centrales. En l’occurrence, c’est, dans ce cas de figure, une chronique du percement du canal de Suez, dans les années 1860, qui occupe la place centrale à partir d’un journal personnel du jeune ingénieur Frédéric Labadie, découvert par Ella dans la bibliothèque du musée d’Ismaïla. Alors que le tome 1 s’attachait à retracer la découverte, en 1922, de la sépulture du pharaon Toutankhamon par l’archéologue britannique Howard Carter et son équipe : dont un certain Henri Reilly qui ne fut autre que le grand-père de celui pour lequel Ella éprouve des sentiments mêlés...

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Ainsi donc, plutôt que de coexister, les deux narrations se répondent en miroir, entretenant de subtils cousinages et de ces coïncidences dont on se dit qu’elles n’ont rien d’innocent. Souvenons-nous, ainsi , de la statuette représentant une princesse de la 18e dynastie : une mystérieuse beauté dont Thomas Reilly a le désir de reconstituer la vie et qui, tout comme Ella, avait des yeux vairons, l’un noir et l’autre bleu... Une princesse dont le sarcophage est - hasard ou nécessité - précisément découvert sur le chantier du canal de Suez et, tout comme sa tombe, menacé de destruction.

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Affirmer que l’intrigue progresse nettement du premier au deuxième tome serait excessif, d’autant que les limites de Francis Carin en dessin anatomique contribuent à figer les images. Mais ce principe de correspondances insidieuses entre présent et passé installe, en tout cas, une familiarité avec les créateurs et leur héroïne, tout en incitant le lecteur à se poser des questions sur le pourquoi de tant de mises en parallèles. Dont celle de savoir si cette « Princesse des sables » à laquelle se réfère le titre de l’album est bien celle disparue voici plus de mille ans, ou bien la belle Ella, laquelle entretiendrait par-delà le temps des rapports intimes avec la mémoire de la morte...


A lire sur la Yozone :
- Ella Mahé (T1) La Fille aux yeux vairons


(T2) Princesse des sables
- Série : Ella Mahé
- Scénario : Maryse et Jean-François Charles
- Dessin : Francis Carin et Jean-François Charles
- Editeur : Glénat
- Collection : Caractère
- Dépôt légal : 19 janvier 2011
- Pagination : 48 pages couleurs
- Format : 24 x 31 cm
- Numéro ISBN : 978-2-7234-7726-0
- Prix public : 13,50 €


Illustrations : © Jean-François Charles, Francis Carin et Glénat (2011)



Alain Dartevelle
3 mars 2011




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Ella Mahé (T2) Princesse des sables



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Ella Mahé (T1) La Fille aux yeux vairons



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