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Un jury vous parle
interview de Grégory Roux, membre du jury 2011 du festival d’Angoulême

Etre jury à Angoulême, cela doit quand même être sympa non ?
Pour en savoir un peu plus, nous avons décidé d’aller demander à l’un des heureux élus. Et c’est devant un café noir que nous avons retrouvé Grégory Roux, l’un des membres du jury 2011 au festival d’Angoulême. Pour cette occasion unique, nous avons eu la chance de pouvoir lui poser quelques questions sur son expérience.



Bonjour Grégory, commençons par le début, c’est-à-dire la liste des nominés.
Combien de temps à l’avance sont connus les nominés ? Qui choisit les nominés ? Comment sont-ils choisis ? As-tu participé au choix ?

- Le jury a connu la liste des nominés courant octobre, ceux-ci sont choisis par un comité de sélection du festival dont la liste est disponible sur le site du festival. Le grand jury ne participe pas à la sélection des nominés.

Comment as-tu été choisi dans le jury ? Combien de temps à l’avance as-tu su que tu étais pris ?
- J’ai été choisi dans le jury sur proposition de la Fnac mais c’est le festival et Baru qui valident les candidats qui leurs sont présentés, j’ai su dans l’été que je serai membre du grand jury.

Qu’est-ce que cela signifie ?
- Etre jury implique de lire tous les albums retenus naturellement, d’observer un droit de réserve et bien sûr de connaître la BD !!! Lire la sélection était un gros travail car, pour être objectif, et avoir des idées claires sur chaque album. J’ai relu les albums que j’avais déjà lu tout au long de l’année (en nombres de pages, je pense que cela en représente quelques milliers).

Comment cela se passe-t’il ?
- Nous avons eu des échanges par mail entre membres du jury puis la délibération finale le samedi de 12H30 à 17H environ.

Comment prenez-vous les décisions ?
- Toutes les décisions ont été prises dans un souci de refléter l’état d’esprit général du jury face à une oeuvre qui correspondait le mieux pour nous à la catégorie dans laquelle on la voyait. Il y a eu deux décisions à l’unanimité du jury et pour les six autres avec un vrai consensus à chaque fois. Tout le monde avait son mot à dire et son expérience et ses connaissances à présenter et à défendre. Il y a eu des discussions très longues sur certains prix mais toujours dans un état d’esprit d’échange et non pas en voulant imposer sa vision ou son choix.
Pour le grand prix, qui récompense un auteur pour l’ensemble de son œuvre, il n’est pas remis par le jury mais par l’académie qui est composée du président du jury et d’anciens grands prix.

Êtes-vous restés toujours tous ensemble pendant la durée du festival ?
- Pendant le festival chaque membre du jury était libre de ses mouvements, nous nous sommes retrouvés pour la délibération et au moment de la cérémonie de remise des Fauves. Pas isolés du tout, la seule consigne étant de respecter notre devoir de réserve et de garder pour nous ce qui s’est dit dans le jury.

Comment as-tu vécu cet effet de ruche qu’est Angoulême ? Du monde, encore du monde, est-ce que cela ne devient pas trop fréquenté ?
- Effectivement, il y avait beaucoup de monde mais je n’ai pas trop été sous les bulles car j’avais plein de rendez-vous avec les éditeurs pour les présentations éditoriales et pour organiser le festival de Tours. Cependant, c’est vrai que pour les gens qui veulent des dédicaces, il faut s’armer de patience...

La place du Manga ? Celle des comics ? J’ai un peu l’impression qu’après un effet mode sur les mangas, cette année, c’était un peu en retrait.
- Le manga est en léger recul en 2010 et le fait que la bulle manga soit sous la grande bulle a peut-être masqué un peu l’ambiance qui règne habituellement dans l’espace manga. Mais après tout, pourquoi les mettre à part ? Les comics sont toujours assez peu représentés à Angoulême mais les amateurs peuvent quand même trouver leur bonheur.

Et l’ambiance au sein du jury cette année ?
- L’ambiance au sein du jury était joyeuse, concentrée et surtout animée par l’envie de faire un beau palmarès qui récompense le travail de son ou ses auteurs pour chaque album. Les considérations sur les éditeurs n’avaient aucune place, seul le travail était la chose à juger pour nous. Baru a fait souffler un véritable esprit Rock et sociable sur le festival, tout ce qu’on trouve dans ses albums !!!! Une expo choc et un concert rock !!!!!!

Et oui du rock et la lutte des classes, c’est ça Baru ! Quant à toi, as-tu fait des découvertes, des rencontres intéressantes ?
- Pour les rencontres, j’en ai fait plein et il est évident qu’il y a des auteurs dans des collectifs qui seront des grands auteurs de demain, la bulle indé est très enrichissante pour ça même si le stand de l’asso en grève faisait quand même mal à voir...

Quels souvenirs, le meilleur et le pire ?
- Meilleur souvenir ? Pleins, rencontrer des gens passionnés de BD comme moi dans le jury, le concert de Heavy Trash illustré par Baru, Chauzy, Flao et Cromwell, les expos, bref plein d’images diverses et variées que je n’ai pas envie de classer, jury pour la bd pas pour mes souvenirs. Le pire ? Etre membre du jury m’est arrivé une fois et cette expérience ne se reproduira pas mais c’est sûrement pour cela que c’est si passionnant et prenant quand on le vit !!!

A expérience originale, souvenir inoubliable !!!!

Et bien merci Grégory pour ce petit moment d’échange et à bientôt pour d’autres aventures sur la planète BD.

Et pour ceux qui désire connaître un peu plus l’homme qui se cache derrière ces mots, c’est par ou encore par ici.


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Peps37
29 septembre 2012




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