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Galaxies n°10 (Nouvelle Série)
Pierre Gévart (Directeur de publication)
Revue, n°10, SF - nouvelles - études - critiques - entretiens, novembre 2010, 192 pages, 11€

Pour les fidèles lecteurs de Galaxies, Paul J. McAuley n’est pas un inconnu. La précédente équipe lui avait déjà consacré un dossier lors du numéro 4 en mars 1997. La couverture était déjà signée par Philippe Caza.
Si la nouvelle “Récif” ne souffre d’aucune contestation, il n’en est, hélas, pas de même du reste de la rubrique qui lui est consacrée. Difficile de ne pas lever les yeux au ciel face à ses errements.



Hugo van Gaert signe un article vraiment minimaliste sur l’auteur. Des quatrièmes de couverture en guise de présentation de livres, une traduction de ce que dit Michael Swanwick à propos de Paul J. McAuley... Nous sommes en présence d’une grande quantité de matériels rapportés et n’avons pas l’impression qu’un réel effort a été fait quant à l’élaboration de cet article.
D’ailleurs Pierre Gévart a préféré le signer de son prête-nom !

Suivent un entretien avec l’écrivain et une chronique qu’il a écrite sur la planète Mars. Là, de nombreuses fautes, des phrases d’un français plus que douteux hachent la lecture et, pire, la gâchent. Ici, difficile de ne pas incriminer la traduction et la relecture.
Alors que ces approximations semblaient s’être améliorées au fil des numéros, on constate qu’elles reviennent en force depuis les dernières livraisons et, ça c’est vraiment agaçant !
Ne parlons pas d’une bibliographie qui ne mérite même pas 5 sur 20, car il n’est jamais précisé chez quels éditeurs sont parus ses romans, ni dans quels supports ont été publiées ses nouvelles. Aux lecteurs de faire l’effort de trouver ses écrits !

Il ne reste que la nouvelle de Paul J. McAuley, “Récif” pour sauver ce dossier du naufrage. Et là, le lecteur en a enfin pour son argent avec plus de trente très bonnes pages. Un planétoïde présentant une étonnante profusion d’organismes divise les équipes scientifiques qui l’étudient. Dès que beaucoup d’argent est en jeu, il n’est pas évident de faire passer cet aspect après la science…
L’écrivain décrit une situation et des lieux des plus intéressants. C’est intelligent, le conflit ne se situe pas uniquement au niveau des idées, mais débouche aussi sur de l’action. Voilà de la bonne science-fiction, comme on en attend de Galaxies.

Qu’en est-il des autres textes au sommaire ? Eh bien, ils ne sont pas en reste !

Voyage avec mes chats” de Mike Resnick a remporté le Hugo 2005. Un garçon a acheté un livre qui le fascine littéralement. Une femme y décrit ses déplacements à travers le monde et permet à l’imagination de cet enfant de voyager. Devenu adulte, il retrouve dans ses affaires ce livre qu’il n’a jamais oublié, ainsi que cette femme qu’il aurait aimé rencontrer, mais qui est morte depuis longtemps…
Ce titre se situe à la frontière des genres. Sans grand effet, sans qu’il y ait la moindre action, ni le moindre rythme, “Voyage avec mes chats” s’avère fascinant. Il instille une espèce de quiétude des plus agréables dans l’esprit du lecteur.

Les trois autres nouvelles sont l’œuvre d’auteurs français.
Pourtant, “Chute d’un papillon au point du jour” est une traduction. En effet, Aliette de Bodard est une Française écrivant en anglais ! Son histoire d’enquête suite à la mort d’une artiste est l’occasion de décrire un monde alternatif, dans lequel les conquistadors ont été repoussés par les civilisations aztèques alliées aux Chinois. Cette uchronie est une belle trouvaille et n’est pas une création unique, car Aliette de Bodard y situe d’autres de ses écrits.
D’ailleurs, “Cœur flétri” traduit par la revue électronique Angle Mort est en accès libre. Une bonne occasion de la découvrir !

Cet opus nous permet enfin de lire “L’ultime prédateur” de Frédéric Chaubet, annoncée déjà dans le numéro 3. Il aurait été dommage de s’en passer. Dans un monde futur sinistré, la bataille pour la survie se passe dans une espèce de cyberspace où un homme règne en maître. L’auteur concilie plusieurs sous-genres de la SF pour un résultat plutôt heureux, même si certains passages peuvent prêter à confusion.

Quant au dernier représentant français, il s’agit du gagnant du concours Infini 2010 : Philippe Guillaut avec “États des lieux”. Texte assez plat, dont il n’y a pas grand-chose à dire, avec un couple qui revient dans sa maison, squattée par une famille. Dans cette société post-cataclysmique règne une fatalité qui surprend.

Dans la seconde apparition d’Éclats, Laurent Queyssi nous parle de “La photographie de marathon” de Clifford D. Simak, alors que Denis Labbé, à travers Autres mondes, s’intéresse à Don Delillo.
Une rubrique supplémentaire, Le coin du bouquineur, vient augmenter cette partie rédactionnelle. Comme son nom l’indique, des anciens livres (introuvables ?) y seront à l’honneur. Espérons que la prochaine fois, ce sera plus entraînant que cette mise en avant de « Le Voyageur sans Retour », car je n’ai pas réussi à terminer l’article.

Ce « Galaxies 10 » est surtout à retenir pour ses nouvelles traduites et celle de Frédéric Chaubet.
Signalons aussi, en entame, l’intéressant article de Hugo van Gaert sur les précédentes moutures de Galaxie(s) numéro 10.

Pour plus de détails sur cette revue, se rendre sur son nouveau site est tout indiqué.


Titre : Galaxies Nouvelle Série
Numéro : 10 (52 dans l’ancienne numérotation)
Rédacteur en chef : Pierre Gévart
Couverture : Philippe Caza
Type : revue
Genres : SF, études, critiques, entretiens, etc.
Période : automne 2010
Dépôt légal : novembre 2010
ISSN : 1270-2382
Dimensions (en cm) : 13,8 x 20,9
Pages : 192
Prix : 11€
Abonnement : 37 € pour un an (4 numéros) ou 45 € (5 numéros dont un spécial)



François Schnebelen
27 février 2011


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