La vérité, c’est la mère d’Alex qui la détient et ce sera, oui, très sordide. Cette explosion n’avait qu’un seul but : assassiner le garçon, peu importe le nombre d’innocents qui devaient y passer avec lui.
Pourquoi ?
Tout simplement parce qu’en tant que chirurgien, elle a refusé d’obéir à un homme de pouvoir exigeant qu’elle pratique une greffe d’organe illégale. Dorénavant, il lui faut fuir pour échapper à ces deux tueurs à ses trousses, ces Dupont et Dupond de la mort. Pour Alex et Elisa, c’est le début d’une fuite en avant, avec en leur possession de quoi faire tomber cet homme qui ose se faire appeler « Dieu ». Et en découvrant le contenu des fameux fichiers, Alex a un choc : un des donneurs forcés n’est autre que le frère d’Elisa.

Damien Marie est loin d’être le premier venu. Scénariste confirmé avec des polars comme « Welcome to Hope » ou des thrillers fantastiques comme « Ceci est mon corps », il nous offre ici une histoire de trafic d’organes parfaitement orchestrée.
Avec son découpage ressemblant à celui d’un véritable scénario de film, Damien Marie nous immerge dans la plus sordide des mises en scène. Tant de morts pour permettre de sauver une seule personne. C’est bien là le paradoxe que nous expose l’auteur normand. Le suspense instillé dans ce dyptique est parfaitement maîtrisé, jouant assez bien avec les nerfs du lecteur, réussissant quelques rebondissements de très bonne facture pour une fin à la hauteur de l’ensemble de l’oeuvre.

Le titre et les couvertures peuvent être trompeurs. « Dieu  » est, en fait, le surnom que s’attribue cet homme de pouvoir qui se donne le droit de vie et de mort sur des inconnus, lui devenant ainsi redevable. Et contrairement à ce que laisse penser les deux couvertures, la BD est loin du gore et du sanguinolent. Damien Marie joue plus sur la tension et les retournements de situation que sur la surenchère de cadavres.

Au dessin, Karl T..
C’est le second titre qu’il réalise pour Damien Marie, après « La Cuisine du Diable ». Son style est assez dynamique et prend vraiment toute sa force dans le second tome. Le premier peut paraître un peu figé dans certaines scènes. Mais le dessinateur se rattrape largement avec un très bon deuxième volume. Ses personnages des Dupont et Dupond version assassins sont de vraies réussites qui ajoutent au charme de la série. On peut, peut-être, regretter que le jeune Alex fasse plus teen-ager américain que français. Mais il a su éviter l’excès de sang et de viscères avec ces cases d’opération.

Ce premier dyptique de « Dieu » est une très bonne surprise, avec un scénario prenant et pourvu d’un vrai suspense.
A découvrir.

(T1) A corps perdu
(T2) A coeur ouvert
 Série  : Dieu
 Scénario  : Damien Marie
 Dessin : Karl T.
 Couleurs : Usagi et Irène Häfliger
 Éditeur : Dupuis
 Collection : Grand Public
 Dépôt légal : 27 août 2010
 Format : 210x290 mm
 Pagination : 48 (T1) et 56 (T2) pages couleurs
 Prix public : 11,95 €
 Numéro ISBN : 9782800143798 ; 9782800147109

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