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Juge sans Terre (Le) (T1 et 2)
Buendia, Fraioli et Stalner
Glénat

Londres, 1876. Qui a bien pu vouloir tuer Lord Rollins au coeur même du très sélect club privé, l’Athenaeum ? Et qui est ce borgne français ? Quand les serpents sont sortis de la boîte pour mordre Lord Rollins, il était un des rares à s’acharner à tuer les mortels reptiles. Alors pourquoi fuit-il la police ? L’enquête s’annonce bien difficile et le commissaire Lestrade s’associe pour l’affaire à un certain Holmes, Basil Holmes. Et la piste laissée par les serpents va les entraîner dans les bas fonds de Londres, à la poursuite d’une mystérieuse secte et d’étranges messagers de l’Apocalypse. Que cache cet assassinat et qui est donc ce français en fuite ?



Adrien Mugrave avait dû s’exiler de France pour l’Angleterre, en attendant un contexte politique plus propice. Et il ne pensait pas revenir chez lui par obligation, suite à l’affaire de Londres. A peine est-il de retour, que son ancien ami Charles Morand lui confie une bien sordide affaire : un jeune homme retrouvé noyé, laissant une lettre annoncant son suicide. Mais comment un si bon nageur a-t-il pu finir dans la Saone ? L’enquête de Mugrave va l’entraîner dans les clubs où se réunissent les jeunes descendants de l’ancienne bourgeoisie, désœuvrer et cherchant à défier leurs parents. Mais Adrien va aussi s’aventurer dans le milieu de la prostitution gay et ne va pas se faire beaucoup d’amis... Mais surtout, l’affaire de Londres n’a pas fini de le poursuivre.

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« Le Juge sans Terre » nous fait donc suivre deux enquêtes dont le point commun est cet étrange juge Mugrave, aux méthodes peu orthodoxes, voire à la limite de la loi. Patrice Buendia va donc zapper d’une enquete à l’autre, avec dans l’équipe anglaise, le frère Holmes, très reconnaissable car Jean-Marc Stalner lui a donné les traits de Peter Cushing jeune. Ce petit clin d’oeil est à peu prêt le seul intéret de l’enquête anglaise. La partie francaise est bien plus intéressante, entrant plus en profondeur dans la société de cette seconde moitié du XIXe, où la répubblique est encore bien fragile et où l’influence de l’ancienne noblesse reste bien présente. Patrice Buendia nous offre un thriller très moderne, avec des méthodes plus proches de celles de l’Inspecteur Harry que de Maigret. La touche de fantastique qui apparait à la fin du tome 2 semble d’autant plus de mauvais aloi que le réalisme et l’explication bien cartésienne des meurtres français jouent un rôle important dans l’intérêt du scénario.

Si ce scénario est véritablement accrocheur, les dessins le sont beaucoup moins. Le style de Jean-Marc Stalner m’a laissé sceptique, particulièrement dans le premier tome. On passe de très belle case à des dessins plus approximatifs, au point de ne reconnaître le héros que par son monocle et sa tenue. Les têtes prennent parfois des angles improbables et les visages sont très peu expressifs, quand ceux-ci n’expriment pas des sentiments en totale contradiction avec la scène en cours. Le deuxième point faible est certainement cette colorisation qui n’aide pas vraiment à faire passer des dessins de qualité moyenne. C’est bien là le défaut des couleurs informatiques qui amplifient malheureusement les défauts.

« Le Juge sans Terre » est donc une plutôt bonne série qui pâtit d’un dessin trop hétérogène pour garder le lecteur à 100% concentré sur le suspens.


(T1) Lumière éteinte
(T2) Pages mortelles
- Série : Le Juge sans Terre
- Scénariste : Patrice Buendia et Stéphane Fraioli
- Dessin : Jean-Marc Stalner
- Couleurs : Elvire de Cock
- Éditeur français : Glénat
- Collection : Vécu
- Format : 215x 293mm
- Pagination : 48 pages
- Date de parution : 2 décembre 2009 et 1er septembre 2010
- Numéro ISBN : 2-7234-6874-9 ; 2-7234-7408-5
- Prix : 9,40€


© Edition Glénat - Tous droits réservés



Frédéric Leray
21 janvier 2011




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