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Conjuration de Cluny (La)
Alcante, Luca Malisan et Paolo Francescutto
Glénat & Les éditions du patrimoine

Virginie, médiatrice culturelle à l’abbaye de Cluny, voit son intervention auprès des élèves interrompue par un appel téléphonique. Daniel, un collègue archéologue, a trouvé une sépulture accompagnée d’un coffre. A l’interieur de celui-ci, ils decouvrent des parchemins. Plus tard, au laboratoire, Virginie commence à déchiffrer le texte en latin. Le récit commence en l’an 1188, Godefroid, jeune novice, est surpris en compagnie d’Adonna, une jeune fille...



Pour le punir de cet écart, il est envoyé en terre sainte avec l’armée de Philippe Auguste, pour délivrer Jérusalem des troupes de Saladin, le sultan d’Egypte (troisième croisade). Dix ans plus tard, il est de retour, en qualité de chevalier, accompagné de son ami Akim, ancien soldat de l’Islam. Godefroid est chargé par l’abbé (son ancien precepteur) d’enquêter sur le vol d’une relique. Mais les évènements se précipitent, avec la visite du camerlingue (premier conseiller du pape), un dominicain fanatique, et l’eau qui se change en sang. Le signe du Malin n’est pas loin et il est tellement facile d’accuser celui qui ne nous ressemble pas.

Pour être précis, il faut indiquer que cet album est le fruit d’un partenariat entre les éditions Glénat et les Editions du Patrimoine qui dépendent du Centre des Monuments Nationaux.

Petit point historique pour éclaicir sur l’importance du lieu. L’abbaye de Cluny a été fondée en 909 ou 910 par le duc d’Aquitaine et le comte d’Auvergne Guillaume Ier. Avant la construction de la basilique Saint Pierre de Rome (1506), l’abbaye etait le plus grand édifice religieux d’Occident. Du Xe au XIIe siècle, ce fut un centre d’études et d’enseignement très important, possédant en paralléle, une bibliothèque des plus riches et des plus éclectiques.
Il n’en subsiste aujourd’hui qu’une partie des bâtiments (un peu moins d’un dixième de l’édifice initial). En effet, les méfaits de la révolution francaise (vente des bâtiments, destruction, utilisation des matières premières) ont endommagé le site.

Bien sûr, le parallélisme entre cette histoire et le magnifique livre d’ Umberto Eco, « Le nom de la rose », vient immédiatement à l’esprit. On retrouve dans ces deux récits beaucoup de similitudes : deux enquêteurs, un conflit théologique, un inquisiteur, une jeune fille un peu sorcière et un lieu magnifique.

Alcante le scénariste, de son vrai nom Didier Swysen, est l’auteur en particulier de « Pandora Box » et de « Jason Brice » (les deux séries chez Dupuis). Adoubé par Jean Van Hamme, il scénarise « Rani » (Le Lombard), et prépare aussi un « XIII Mystery » ayant pour théme le colonel Amos. Il nous livre ici un bon scénario qui aurait pu certainement se prolonger sur un tome de plus. Le rythme s’accélérant à la moitié de la BD pour finir très fort, il donne l’impression d’une finition trop rapide. Il est dommage que des personnages comme Akim ou Adonna ne puissent pas suffisament s’exprimer et donner leur vision des évènements. Le retour passé/présent évoque bien le thème développé ici, que l’on a toujours à apprendre du passé. Les belles idées sont souvent perverties à des fins mercantiles, et ceci de tous temps. Tel est le parallèle voulu par l’auteur.

Luca Malisan, dessinateur italien, a dans un premier temps beaucoup colorisé d’albums (Marvel, Soleil, Glénat). Son premier travail en tant que dessinateur, « La croisade des enfants », est paru aux éditions Soleil et avait déjà pour théme le « Moyen-Âge classique » et les croisades. Le dessin de facture classique est lisible. Les points de vue et le découpage des cases sont variés. Je regrette le nombre important de cases sans arrière-plan, principalement celles où apparaissent des personnages en gros plan. Il en résulte des cases ternes, sans vie.

Les couleurs réalisées par Paolo Francescutto, complice de Luca au Gotem Studio (et avec Dimitri Fogolin), sont réalisées par ordinateur. Elles sont convenables dans l’ensemble, à part les scènes de nuit qui sont, à mon goût, trop bleutées.

L’histoire n’est qu’un éternel recommencement. Mais savons-nous tirer les erreurs du passé ?


Conjuration de Cluny (La)
- Scénario : Alcante
- Dessin : Luca Malisan
- Couleurs : Paolo Francescutto (Gotem Studio)
- Éditeur : Glénat] et Les éditions du patrimoine
- Collection : Caractère
- Public : Ados et adulte
- Dépôt légal : juillet 2010
- Format : 240 x 320 mm
- Pagination : 56 pages couleur
- ISBN : 978-2-7234-7695-9
- Prix public : 13.50 €


© Glénat / Éditions du Patrimoine /Alcante/Malisan 2010



arjulu
26 janvier 2011




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