Chargement...
YOZONE
Le cyberespace de l'imaginaire




Dit de Cythèle (Le), tome 1 : La Ronde des Vies Éternelles
Nicolas Cluzeau
Black Book, à dé couvert, roman (France), dark fantasy, 682 pages, septembre 2010, 9,90€

Dans un monde complexe où s’entremêlent force, magie, démons, dieux, politique et complots, quatre êtres se retrouvent mystérieusement attirés par un village dans les montagnes : Brytomarte, une guerrière dont l’unité a été décimée, Syrmaïl, un mage de Vilanöé, Eringvard le demi-féérique, et Cythèle, la prêtresse borgne de Plutonis, le dieu de la mort.
Ne se découvrant en commun que leur date de naissance, trente ans auparavant, ils font route ensemble vers Corollis, et traversent les dimensions, les Strates inférieures pour arriver dans le village cent ans en arrière, lorsqu’une malédiction planait sur les lieux...



Bon, je ne vais pas vous revanter l’immmense talent de Nicolas Cluzeau. C’est l’un des meilleurs fantasystes français, même s’il s’est exilé en Turquie. La Yozone regorge de louanges à son endroit.
Disons seulement que « Le Dit de Cythèle », dont « La Ronde des Vies Éternelles » est le premier tome, se déroule dans le même monde que les aventures d’« Harmelinde et Deirdre », que votre serviteur vous a loué, vanté, encensé il y a quelques mois. Un monde de fantasy complexe, avec différentes factions politiques, royaumes comme empires ou républiques, cités et démocraties. Cet univers est en soi un chef-d’œuvre, qui invite à lire les autres romans de Nicolas Cluzeau (notamment le recueil susmentionné). La mythologie est elle aussi très développée, inspirée des panthéons grec, latin et nordique. Mais ce sont là des éléments qui resteront en second plan de cette « La Ronde des Vies Éternelles », qui se déroule en un village maudit, hors du temps.

Mais à la découverte de cet univers, lors des premiers chapitres, on comprend l’intérêt de Black Book d’avoir « Le Dit de Cythèle » au catalogue de sa nouvelle collection “à couvert”. L’influence rôliste est palpable. Au-delà de l’habituelle carte du monde qui ouvre depuis 20 ans tout roman de fantasy (le meilleur comme le pire), on sent le vécu, le jeu, les mots qui s’échappent des lèvres du maître du Jeu. Défaut majeur (et défaut de jeunesse pour Cluzeau ?), les adjectifs sont en surabondance : les noirs sont ténébreux, les sorts irisés, les armes polies et scintillantes, etc.
Bien heureusement, les choses se calment au fil des pages, allégeant la prose de ces presque 700 pages, qu’on aura de plus en plus de mal à lâcher, sauf peut-être pour se détendre les mains.
En effet, le volume de poche fait 3,7 cm d’épaisseur, le papier est aussi blanc que raide, le dos mince. Si comme moi vous répugnez à “casser” votre livre (surtout beau comme il est, de ce vert trop rare), n’espérez pas l’ouvrir trop largement.

Revenons à l’histoire : ayant affronté la mort et appris à s’entraider, nos quatre compagnons découvrent en Corollis un village maudit, éclairé par un soleil magique, et assailli chaque nuit par une horde de démons plongeant les habitants dans leurs peurs les plus profondes et les plus secrètes. Nouvelle occasion pour nous d’apprécier la plume de Nicolas Cluzeau : non content de faire de la dark fantasy à la limite du thriller horrifique, il nous offre des héros aux failles multiples, et va parfois à la limite de la nausée devant les horreurs que certains ont causées, ou subies. Dans son interview (sur le site de l’éditeur), il avoue avoir écrit « Le Dit de Cythèle » dans une période sombre. Il est heureux que tout cela soit derrière lui, car la lecture de « La Ronde des Vies Éternelles » risque de ne pas laisser tout le monde indemne.

Je ne vous dévoile pas la fin, et vous dis juste que Nicolas Cluzeau a fait de ce qui pourrait être un très bon scénario de jeu de rôle un roman captivant, sombre et effrayant. On peut faire un mauvais livre à partir d’une bonne idée. Les rôlistes diront qu’ici l’idée n’est pas mauvaise, et « La Ronde des Vies Éternelles » s’avère définitivement un joyau sombre.

On regrettera les nombreuses coquilles, certes souvent mineures (quand je ne pinaille pas sur du détail), dont je ne peux vous dire si elles demeurent de l’édition originale ou viennent du retravail effectué sur le roman.

Texte - 5.8 ko
La Ronde des Vies Eternelles - corrections

Même si le volume de Nestiveqnen est encore disponible, on appréciera ce poche à un prix plus abordable et à la couverture, je me répète mais tant pis, magnifique.

La suite sort sous peu chez Black Book, le second volume, « Les Larmes du Démon », étant d’ores et déjà annoncé comme disponible.


Titre : La Ronde des Vies Éternelles
Série : Le Dit de Cythèle, tome 1/4
Auteur : Nicolas Cluzeau
Couverture : Sylvain Sarrailh
Éditeur : Black Book (édition originale : Nestiveqnen, 2002)
Collection : à couvert
Site Internet : page roman (site éditeur)
Pages : 682
Format (en cm) : 10,8 x 17 x 3,7
Dépôt légal : septembre 2010
ISBN : 978-2-91584791-8
Prix : 9,90 €



À lire également sur la Yozone :
- L’interview de l’auteur, les chroniques de Rouges ténèbres, Les Cavaliers du Taurus, Harmelinde et Deirdre

L’interview de Coralie David, directrice de la collection “à couvert”

Liens externes :
- L’interview de Nicolas Cluzeau sur le site de Black Book, à propos de cette réédition


Nicolas Soffray
24 décembre 2010


JPEG - 25 ko



JPEG - 27.1 ko
Edition originale, Nestiveqnen, 2002



Chargement...
WebAnalytics