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Grands Anciens (T1) La baleine blanche
Lainé & Vukic & Perusse-Bell
Soleil (1800)

Ishmaël est jeune, mais il sait ce qu’il veut : embarquer sur un baleinier. Un soir, il fait la rencontre de Herman Melville, un écrivain qui connait toutes les histoires des marins et se fait une joie de lui raconter l’une des plus étranges. Il lui parle du capitaine Achab qui, après une étrange rencontre, a décidé de reconvertir son baleinier en un navire de guerre pour aller faire la pêche au... kraken. Le monde des marins est un monde superstitieux, mais ce n’est pas pour autant qu’Ismaël prend au sérieux ce que lui dit le conteur. Pourtant, le récit est étrange et captivant et les révélations qu’il contient font craindre davantage qu’une pieuvre géante...



« Grands Anciens » s’ouvre sur un premier tome convainquant. Le récit emballe vite, et si on peut craindre le côté froid d’un récit conté par un protagoniste extérieur à l’affaire, tout doute est rapidement ôté. Comme l’incrédule Ishmaël, on se laisse prendre au jeu et on suit avec avidité l’histoire étrange qui mêle superstitions et occulte.

Tout est bien dosé : les situations sont posés, les personnages présentés et on avance suffisamment dans l’intrigue pour être hameçonné. Les mystères intriguent, les réponses se font attendre, bref, le divertissement opère.

Les tons un peu sépia des couleurs confèrent au scénario un côté magique qui lui sied bien, même si ce point n’est pas le plus réussi de l’album. En effet, après la superbe couverture, la colorisation de l’intérieur déçoit quelque peu. Il est vrai que ce procédé est en voie de devenir un spécialité dans les BD actuelles : une couverture magistrale pour un contenu qui l’est moins. Cependant, si cette manière de faire frôle parfois le révoltant lorsque la couverture est trop éloignée du dessin interne, ici les apparences sont sauves : c’est toujours le même dessinateur aux commandes, ce n’est simplement pas le même coloriste. De fait, on retombe dans l’un des travers souvent observé dans les éditions Soleil : une colorisation numérique moyennement convaincante. Mais qu’importe, le dessin est de qualité, et comme le scénario suit, on passe outre.

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Il est intéressant de noter dans le titre des références à H.P. Lovecraft. En effet, dans le monde du « mythe du Cthulhu », les Grands Anciens sont des « puissances astrales sans âme » (Wikipédia) qui ont dominé la Terre en des temps reculés. Difficile de ne pas faire le lien entre cette définition et la version du kraken que propose Jean-Marc Lainé. L’usage scénaristique du Necronomicon, grimoire démoniaque inventé par l’auteur américain, confirme ces références. Il sera intéressant de voir si et comment l’auteur utilisera de nouvelles allusions à l’univers de Lovecraft dans les prochains tomes.

Cependant, ce point n’est pas celui qui nous fait principalement attendre la suite et fin de cette histoire. Non. Davantage que cette petite curiosité, c’est la qualité du scénario et du dessin qui ont su nous emporter avec eux qui fait guetter la suite.


(T1) La baleine blanche
- Série : Grands Anciens
- Scénario : Jean-Marc Lainé
- Dessin : Bojan Vukic
- Couleur : Anouk Perusse-Bell
- Editeur : [Soleil—http://www.soleilprod.com/serie%7C726%7CGRANDS_ANCIENS]
- Collection : 1800
- Parution : août 2010
- Format : 234 x 323 mm
- Prix : 13,50 €
- ISBN : 978-2-30201-268-4


Soleil Prod © 2008



Myriam Bouchet
15 décembre 2010




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