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Ella Mahé (T1) La Fille aux yeux vairons
M. & J-F Charles, A. Taymans
Glénat

C’est un projet narratif ambitieux qu’ont conçu Maryse et Jean-François Charles : en moins d’une année, publier les 4 albums du premier cycle d’une série historico-romanesque dite chorale, en ce qu’elle entend, à partir de scénarios de la seule Maryse Charles, multiplier les intervenants graphiques. Soit son mari Jean-François et André Taymans pour un premier volume à résonances égyptiennes, tandis que les trois suivants vont mettre à profit les talents de Francis Carin, de Brice Goepfert et de Christophe Simon pour revisiter respectivement le creusement du Canal de Suez, l’époque médiévale et l’Antiquité.



Il s’agit donc ici d’une aventure éditoriale clairement préméditée, voire préformatée, en tout cas fonctionnant selon un mécanisme récurrent, dont le premier tome donne une démonstration évidente et convaincante de l’efficacité. On pourrait, en l’occurrence, parler d’une technique d’enchâssement narratif et temporel : des planches inaugurales et finales signées Jean-François Charles, qui se passent dans l’actuel, tandis que le récit central - confié dans ce cas de figure à André Taymans - consiste en une plongée historique partiellement fictive : dans ce cas précis la découverte, en 1922, de la sépulture du pharaon Toutankhamon par l’archéologue britannique Howard Carter et son équipe.

Selon ce dispositif, se déroulent en parallèle, et à des époques différentes, des intrigues qui n’en entretiennent pas moins des rapports ambigus entre elles. Ainsi, “La Fille aux yeux vairons” s’ouvre sur une tranche de vie de la jeune et jolie Ella Mahé, restauratrice de manuscrits anciens qui, lors d’une visite du site d’Abou Simbel, rencontre le tout aussi jeune et tout aussi séduisant archéologue Thomas Reilly. Ella Mahé aux yeux vairons - l’un noir et l’autre bleu -, à l’image d’une princesse de la 18e dynastie égyptienne dont Thomas désire trouver l’identité et élucider la vie... Thomas Reilly dont le grand père Henry faisait précisément partie de l’équipe d’Howard Carter. Henry dont Ella, à partir d’un carnet de notes oublié par Thomas, reconstitue le parcours : soit l’histoire occupant le coeur de l’abum...

De maintenant aux années 20, pour revenir à maintenant... Des vignettes aux couleurs fluides signées Jean-François Charles aux chromos fermement dessinés par André Taymans, pour revenir in fine à l’ambiance de départ. Jean-François Charles qui donne dans la romance et le documentaire touristique. Et André Taymans qui, avec le don de mimétisme qu’on lui connaît, dessine de façon parfaitement maîtrisée, et comme à l’ancienne, des planches où passe le souvenir d’Edgar P. Jacobs (Ah, “Le Mystère de la Grande Pyramide” !) et celui des récits biographiques servant de canevas à tant d’“Histoires de l’Oncle Paul”... Dans un autre contexte, on a parfois pu parler de querelle des Anciens et des Modernes. Ils sont ici réconciliés, plaisir de lecture à la clef..


(T1) La Fille aux yeux vairons
- Série : Ella Mahé
- Scénario : Maryse et Jean-François Charles
-  Dessin : André Taymans et Jean-François Charles
- Editeur : Glénat
- Collection : Caractère
- Dépot légal : 6 octobre 2010
- Pagination : 48 pages couleurs
- Format : 24 x 31 cm
- Numéro ISBN : 978-2-7234-7590-7
- Prix public : 13,50 €


Illustrations : © Glénat et les auteurs



Alain Dartevelle
7 décembre 2010




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