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Mort à Boboli (La)
Daniel Walther
Phébus, roman (France), fantastique, 144 pages, août 2000, 14,50€

Un journaliste et écrivain part quelques jours à Florence pour corriger les épreuves de son dernier roman. Sa femme ne doit le rejoindre qu’une semaine plus tard dans un petit appartement de la Via della Chiesa prêté par une amie.
En plein août, la canicule règne sur la ville. La scène à laquelle il assiste à la fenêtre en face de la sienne n’aide pas à baisser la température ambiante. Ne se sachant pas observée (?), la voisine essaie des vêtements.
L’écrivain va vite devenir le jouet de Grazia et Mariella, la voisine, dans une Florence où règne une atmosphère torride et… menaçante.



Publié sans étiquette chez Phébus, « La Mort à Boboli » est un court roman mâtiné de fantastique. Une année plus tard, il fut suivi du recueil « Ombres Tueuses », avant que la maison d’édition ne soit rachetée et que la porte ne soit fermée à l’auteur.

« La Mort à Boboli » est fascinant à plus d’un titre : la menace planant sur la ville, puis sur l’écrivain et journaliste, ainsi que l’atmosphère torride de cet été toscan, sont parfaitement rendus, le côté fantastique s’avère discret et s’insère tout naturellement dans le récit, rêve et réalité sont imbriqués, alimentant l’ambiance pesante.

De par sa brièveté et son histoire, « La Mort à Boboli » se lit très vite. Une fois commencé, le lecteur est happé, devenant, à l’instar du personnage principal, un voyeur ou plutôt un amateur des belles choses.
Les deux magnifiques créatures qui s’intéressent au journaliste et vont le faire tourner en bourrique cadrent parfaitement avec la beauté des jardins de Boboli. Les trois ne s’avèrent pas aussi innocents que l’on pourrait l’imaginer. L’écrivain le découvre à ses dépens, il s’empêtre dans le piège, voyant avec horreur l’arrivée de sa femme se rapprocher, tout en éprouvant une envie irrésistible, le poussant vers Grazia et Mariella.
Cette fois-ci l’homme n’est pas le maître, mais le jouet impuissant et consentant des femmes.

La boisson n’est qu’un pis-aller pour se donner le courage d’affronter les évènements. Additionnée à la chaleur étouffante, comment lui en vouloir de perdre le sens de la réalité ? Comme lui, le lecteur est envoûté et succombe aux charmes florentins.

L’écrivain et journaliste n’est jamais identifié, alors on attribuera volontiers le rôle à Daniel Walther, qui rend ici un vibrant hommage à l’Italie.
Dépaysement et sensations fortes sont garantis pour un très grand roman qui ne s’oublie pas.
Du très bon Daniel Walther à ne pas manquer !

Il est à noter qu’« Un livre, un jour » lui a consacré une émission sur France 3.


Titre : La Mort à Boboli
Auteur : Daniel Walther
Couverture : Villa Diodati, Toscane (détail) ; Photo de Raymond de Seynes
Éditeur : Phébus
Site Internet : Roman (site éditeur)
Pages : 144
Format (en cm) : 20,5 x 14
Dépôt légal : août 2000
ISBN : 2-85940-668-9
Prix : 14,50 €



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François Schnebelen
6 décembre 2010


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