Shark a été emprisonné et gardé grâce à l’hameçon accroché à sa lèvre, mais en s’enfuyant, il ne pouvait connaitre le système de sécurité qui devait s’enclencher au premier toucher. Et la personne qui aurait exercé ce contact deviendra la maîtresse du fil invisible. Un atout que Guppi compte bien utiliser. Mais surtout, Shark ne peut retirer le crochet, il lui faut détruire la hampe à l’autre bout du fil. Voici donc les deux fugitifs voguant droit devant. Toutefois, la marine impériale a mis la tête de Shark à prix, et les autres Fish Half vont tout faire pour qu’il devienne leur prisonnier. Homme poisson-chat, homme labre à tête de mouton, ils vont tout faire pour l’attraper. Mais Shark cache aussi un terrible secret : à la moindre goutte de sang, il perd tout controle et devient un véritable requin mangeur d’hommes.
“Marine Hunter” va vite vous donner une étrange impression de déjà vu. Tout d’abord le contexte de l’histoire reprend exactement celui de “Waterworld” : un monde recouvert par les océans et comme héros, un hybride homme-poisson. Un peu dérangeant, vu le côté pitoyable du film. Ensuite le lien qui se crée entre Guppi et Shark nous fait irrésistiblement penser à celui reliant Kagome et Inuyasha. Cela devient un peu irritant. Alors “Marine Hunter” ne serait qu’une compile d’idées prises de ci, de là ? Non, évidemment ce serait trop simple car la quête centrale est plus originale avec ce fil de canne à pêche invisible reliant Shark à ses geoliers. De plus, si Shiroh Ohtskuka va utiliser l’atout de Guppi sur Shark sans vergogne, comme dame Rumiko Takahashi a pu le faire, ce n’est qu’une astuce humoristique, Shark possède bien des mystères, tout autant que Guppi dont nous ne savons pas grand chose.
Les dessins, plutôt classiques, sont aussi très réussis. Shiroh Ohtsuka parvient à donner des aspects très intéressants graphiquement parlant à ses hybrides. Elle reprend les caractéristiques principales des poissons sans toutefois en faire le trait principale de ses personnages, qui restent majoritairement humains. Seul Shark pour le moment possède une phase de métamorphose le rapprochant physiquement du requin. Côté décor, la grande bleue limite les efforts à faire, mais le mangaka parvient à rendre originaux les navires parcourant les mers et ces îles artificielles, proches des plateformes off-shore, bien vu car il fallait les rendre crédibles pour créer un univers dans lequel le lecteur se sentira à l’aise.
“Marine Hunter” parvient finalement à surmonter sa référence trop évidente au film de Kevin Costner pour s’inventer son propre univers, ultra violent, où les combats seront le pain quotidien de nos héros.
Marine Hunter (T1)
Auteur : Shiroh Ohtsuka
Traducteur : Ken Kuriki
Éditeur français : Pika
Format : 115 x 180, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 192 pages
Date de parution : 3 novembre 2010
Numéro IBSN : 2-8116-0382-3
Prix : 6,95 €
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