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Monde Enfin (Le) : Récits d’une fin du monde annoncée
Jean-Pierre Andrevon
Pocket, SF, roman (France), SF - Anticipation, 628 pages, juin 2010, 8,90€

L’homme ne s’est pas détruit (quoique), la nature ne l’a pas annihilé (mais presque), tout est perdu (ou quasiment) !

L’humanité est victime d’un virus foudroyant qui extermine presque tout le monde et laisse de trop rares survivants, les dernières femmes étant devenues stériles. Pas ou peu d’espoirs de suite, en somme.
Pourtant, « Le Monde Enfin : Récits d’une fin du monde annoncée » est une ode à la nature éclatante de beauté qui parvient à maintenir un fol espoir.

Un roman d’écrivain véritable qui va au bout de ses idées, de ses envies et de ce qu’il veut nous dire.

Prix Julia Verlanger 2005 mérité.



Roman d’anticipation apocalyptique (et post-apocalyptique) par excellence, « Le Monde Enfin : Récits d’une fin du monde annoncée » de Jean-Pierre Andrevon parvient à nous laisser dans un état proche de l’euphorie pourtant.
Sans doute faut-il y voir là la conséquence directe d’un roman qui prédit la fin de l’homme, mais pas celle de toute vie sur Terre. Réduit ainsi à l’état de simple parenthèse dont la nature se débarrasserait grâce à un virus impitoyable, cette espèce qui disparaît ne suscite pas tant de regrets que cela. Finalement, si tout allait pour le mieux après que ce locataire encombrant et irrespectueux de son habitat ait été expulsé ?
Certes, on ne découvre pas aujourd’hui les convictions « écologiques » de l’écrivain, quoique l’on puisse s’énerver de plaquer un terme qui se politise de plus en plus -et prend donc un tour négatif- sur ce qui est tout simplement une philosophie du respect de la nature et de l’intégration de la société humaine dans un grand tout qui la dépasse.

La question à se poser n’est donc pas de savoir si Jean-Pierre Andrevon aime ou n’aime pas l’homme, mais si « Un Monde Enfin » propose une histoire dans laquelle le lecteur s’investit corps et âme.

Résultat de près de trente ans d’écriture, l’achèvement et la publication de ce roman auraient presque pu sonner comme le testament littéraire d’un écrivain à la production d’envergure. Il n’en est rien évidemment.
On pourra toujours discuter de la construction du récit, de ses histoires qui donnent parfois l’impression d’avoir été un peu artificiellement assemblées, il me semble que le collègue Hervé Thiellement en faisait une analyse suffisamment complète dans sa critique sur ce même site, pour ne pas répéter inutilement l’exercice.
Visiblement, la puissance du récit tient aussi dans la diversité des idées et des sentiments que l’écrivain souhaitait faire passer. Au-delà de l’histoire, un flux et un reflux mélancolique berce le lecteur et imprègne ce voyage imaginaire vers un avenir si proche de nous et pourtant si lointain.

Dans toutes les questions posées par ce roman, il y a évidemment une double constante. Si l’annihilation de l’humanité n’est pas présentée comme un drame en soit, chaque mort d’homme est quand même ramenée à son aspect dramatique. En cela, Jean-Pierre Andrevon peut donner l’impression d’osciller constamment et de ne pas être logique avec lui-même (pas assez méchant ou trop gentil)... ou d’être totalement en phase avec ses idées (humanistes).
En effet, comment comprendre autrement cette conclusion étrange où des enfants aux cheveux blancs naissent miraculeusement des derniers humains pourtant devenus stériles ? Sinon par l’amour de la vie, diversifiée, multiple, permanente, éternelle chance offerte par Dame Nature à une planète dont le destin est de l’accueillir.

Si tous les romans post-apocalyptiques se finissent logiquement mal ou offrent paradoxalement une seconde chance miraculeuse (et incroyable) à l’homme, Jean-Pierre Andrevon nous prouve qu’il a choisi une autre voie.
Celle que tout auteur de science-fiction se doit d’éprouver par ses écrits, celle qui nappe un récit construit sur des bases crédibles par une folle espérance, celle qui nous permet de réfléchir intelligemment à un problème tout en nous distrayant.
L’interrogation philosophique et la poétique du roman deviennent alors les véhicules de la pensée d’un écrivain qui rassemblent les lecteurs sous sa bannière.


Titre : Le Monde Enfin : Récits d’une fin du monde annoncée (Roman, 2006)
Auteur : Jean-Pierre Andrevon
Couverture : Philippe Gady (illustration)
Éditeur : Pocket
Collection : SF-Fantasy
Catégorie : 11
Première édition (France) : Fleuve Noir, collection Rendez-vous Ailleurs, 2006)
Sites Internet : fiche roman (site éditeur), site auteur, fiche roman (site éditeur original)
Pages : 640
Format (en cm) : 10,8 x 2,5 x 17,7 (poche)
Parution : 12 Mai 2010
Dépôt légal : juin 2010
ISBN : 2-266-20381-9
Prix : 8,90 €



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Stéphane Pons
25 mars 2011


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