On ne change pas sa nature. Hayate est naturellement bon et face à la jeune Nagi, il va renoncer à ses mauvaises intentions et pire, il va la sauver d’un vrai enlèvement grâce à sa grande pratique du vélo. Plus d’hésitations, pour Nagi, elle a enfin trouvé son héros et pour le remercier, elle le prend à son service comme majordome. En fait, Nagi est issue d’une famille extrêmement riche, assez pour racheter la dette d’Hayate sur un coup de tête. Maintenant, Hayate se retrouve au service de la jeune fille pour 40 ans ! C’est toujours mieux que de devoir perdre ses organes un par un. Toutefois, la vie de majordome de la famille Sanzenin est loin d’être une sinécure : entre des robots ménagers à tendance psychopathe, un tigre comme animal de compagnie, et des tests inhumains pour qu’il prouve sa valeur, Hayate n’aura décidement pas le temps de s’ennuyer. Mais avec une jeune maitresse convaincue qu’ils sont destinés à se marier et qu’en plus, il serait pourvu de superpouvoirs, sa vie risque finalement d’être infernale !

La vie de majordome est décidément bien compliquée au Japon. Avec “Black Butler”, nous rencontrions un diable de majordome, aux méthodes extrêmement expéditives pour protéger son maître. Avec “Hayate”, nous changeons littéralement de registre. Ce manga est clairement humoristique et joue plus sur des quiproquos qui vont donner l’illusion que le jeune héros est doté de pouvoirs exceptionnels. En fait, Kenjiro Hata tourne en ridicule des situations qui auraient pu avoir une traitement dramatique. Et il va lui en arriver des aventures au pauvre Hayate ! La plupart seront totalement invraisemblables (combat contre un tigre parlant, affronter une armée de samouraïs...), mais ce grand n’importe quoi réussit à donner cette touche d’humour parfois totalement absurde qui prend, mais peut être plus chez un public adulte.

En deux tomes, Kenjiro Hata va réussir la performance de développer quasiment tous ses personnages principaux. Il faut dire que le mangaka est très bavard et s’il se targue de destiner sa série à un jeune lectorat, ce dernier devra être tout de même composé de lecteurs aguerris et non ceux habitués à des mangas à lecture rapide et facile. De plus, le mangaka bourre son récit de multiple références à des acteurs nippons, d’autres séries et évidemment des coutumes du pays du soleil levant. Il faudra donc du courage pour le jeune public pour ne pas être trop noyé par cette série mais il faut avouer que l’imagination de Kenjiro Hata est tout de même impressionnante.

Les dessins sont du grand classique, personnages aux grands yeux, décors de bonne facture mais surtout des planches très riches en cases d’où une forte densité d’actions et beaucoup de rythme dans chaque histoire. Comme dans la plupart des cas, les demeures des riches ont un graphisme de chateau européen. Un gros bémol pour le dessin de Tama le tigre, on sent bien que le mangaka maîtrise peu le graphisme des animaux et les proportions voire tout simplement les traits de l’animal sont inconstants de bout à bout. Mais comme nous sommes dans un manga humoristique cela passe tout de même.

“Hayate, the Combat Butler” commence sur les chapeaux de roue avec de très bonnes idées, souvent déjantées mais bien conçues et bien rendues sur le papier. A voir si le rythme persiste dans la continuité.

Hayate, the Combat Butler (T1 et 2)
 Auteur : Kenjiro Hata
 Traducteur  : Guillaume Abadie
 Éditeur français : Kana
 Format : 115 x 175, noir et blanc - sens de lecture original
 Pagination  : 192 pages
 Date de parution : 3 septembre 2010
 Prix : 6,25 €
 Numéro ISBN : 2-5050-0958-0 ; 2-5050-0959-7

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