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Moi, Dragon (T1) La Fin de la Genèse
Juan Gimenez
Le Lombard

Créateur intensif qui a marqué les mémoires de plusieurs générations de lecteurs avec cette Caste des Méta-Barons, où il avait insufflé une rare force de conviction aux dérives mentales d’un Jodorowski s’improvisant créateur et chantre d’une science-fiction pour le moins ésotérique, Juan Gimenez fait ici cavalier seul pour un saga qui préfère le passé au futur et pare son fantastique du masque du réalisme.



Avec cet album inaugural qui a pour décor un château de Rosenthall tout droit sorti d’un roman de chevalerie, dont les intrigues de cour nourrissent l’essentiel du propos et où toute l’imagerie du genre est au rendez-vous, on pense d’abord avoir affaire à un honnête divertissement d’un réalisme bon teint, sans qu’il faille se soucier de chercher histoires et mystères sous un récit on ne peut plus clair. Et cependant...

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Cependant, il semble bien qu’au fil des pages s’amorce une sorte de tressage narratif instaurant un va-et-vient entre le monde on ne peut plus réel, que nous qualifierions d’en haut, et cet autre monde, souterrain et obscur, mental pour l’essentiel, où l’on peut craindre que couvent des horreurs innommables. Par petites touches, Gimenez essaime l’intrigue d’indices révélateurs d’un ailleurs qui se développe en sourdine. Ainsi en va-t-il de ces boursouflures couvrant le visage de la jeune comédienne Valka et de ces pans de légendes qui, parasitant le récit, témoignent de l’omniprésence de menaces indicibles. Alors que le volcan Ferrona empuantit les airs de ses cendres et fumeroles, lui dont l’irruption imminente accompagnerait l’apparition du grand Dragon. Alors aussi que que d’autres dragons, tels de funestes augures, planent dans les cieux assombris...

Il n’en est pas moins vrai qu’au terme de ce galop d’essai, force est de reconnaître que l’amateur de fantastique reste un rien sur sa faim, tandis que prolifèrent rixes et joutes, tournois, combats guerriers on ne peut plus sauvages et faits de bravoure hauts en couleurs. De sorte que, plus qu’une synthèse de ce que l’album contient, le superbe dragon cracheur de feu qui fait la couverture de ce premier tome semble surtout préfigurer la teneur des suivants ! “La Fin de la Genèse” : une promenade au bord des gouffres, avant d’y plonger...


(T1) La Fin de la Genèse
- Série : Moi, Dragon
- Scénario et dessins : Juan Gimenez
- Éditeur : Le Lombard
- Date de publication : 11 juin 2010
- Pagination : 56 pages couleurs
- Format : 24 x 32 cm
- Prix public : 13,50 €
- ISBN : 978-2-80362-7042-0


© Le Lombard et l’auteur.



Alain Dartevelle
4 septembre 2010




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