Oui, vous vous dites : après tout le mal qu’il nous a dit de « Farence : La Légende », comment a-t-il pu lire la suite ?
Simplement parce que son auteur, Dario Alcide, me l’a demandé, en me disant qu’il avait tenu compte de mes remarques sur le premier tome. Et m’a expédié ce tome 2, « Le Choix de Mira », en sachant parfaitement que je dirai encore beaucoup de mal.
Et je serais tenté de le faire. La plupart des défauts soulignés dans « Farence : La Légende » se retrouvent dans « Farence : Le Choix de Mira ». Le récit-cadre, ce narrateur du lointain futur, est toujours inutile et sous-employé. La syntaxe laisse encore à désirer, et j’ai dû trouver une bonne trentaine de coquilles (généralement des S ou des points manquants, quelques homonymes habituellement confondus...), mais dans l’ensemble, rien de pire que précédemment. La maquette est identique au tome 1, c’est-à-dire parsemée de sauts de ligne entre paragraphes de dialogues et de descriptions, ce qui désoriente un peu dans la temporalité de l’action.
Côté histoire, outre l’absence totale d’intérêt lié au récit-cadre (en quoi une aventure, en plus si mineure, peut-elle impacter suffisamment le futur au point que quelqu’un éprouve l’envie de la faire partager aux humains du lointain passé ?), on sera déçu par la relative vacuité de ces 250 pages, soit 60 de moins que le tome 1.
Les 150 premières pages sont vaguement captivantes, partagées entre la quête de Syriel/Mira et un message anti-guerre pas encore trop asséné. Kamais, au centre de ce roman dans le rôle de l’amoureux malheureux, est contraint de se joindre à un conflit qu’il juge absurde (et qui l’est), et qui cependant lui sert d’exutoire à sa frustration de ne pas arriver à communiquer avec Mira, puis de lui rendre la mémoire. Il use néanmoins de sa position chez les guerriers Guhrs pour empêcher les tortures inutiles et alléger le fardeau des plus faibles.
On sera aussi agréablement surpris en découvrant que les plus pacifiques et les plus civilisés sont les Slags, qu’on avait des le départ catalogués comme les méchants hommes-serpents.
Hélas, la fin se traîne en longueur, le temps que Syriel retrouve la mémoire par simple fréquentation de ses anciens compagnons. Kamais perd sa jambe dans une péripétie qu’on anticipait depuis le chapitre deux, et qui s’avère mal employée, sa faiblesse n’influençant guère la guérison de son amie. Le retour sur Nimir est tout aussi factuel, et ne fait que rappeler les incohérences de tout l’univers de « Farence ».
Alors oui, il y a un mieux certain, les derniers paragraphes des chapitres 3 et 4 sont par exemple très bien rédigés, l’introspection des personnages étant d’une rare qualité en regard du reste. Mais bon, si c’est engageant, cela ne suffit pas.
- Farence T2 - quelques coquilles au hasard
Titre : Farence : Le Choix de Mira
Série : Farence, tome 2
Auteur : Dario Alcide
Couverture : Laurence Guermond
Illustrations intérieures : Thibault Colon de Franciosi
Éditeur : Auto-édition
Site internet : le site de Farence
Pages : 251
Format (en cm) : 15 x 24 x 2,1
Dépôt légal : juin 2010
ISBN : 978-2-9533178-2-4
Prix : 13 €