Ce sera sa tante qui va élucider le mystère. Makoto peut revenir dans le temps en faisant un grand saut ! Qu’à cela ne tienne, alors autant en profiter ! Les premières tentatives seront plutôt anodines, Makoto jouant réussir tout ce qu’elle a raté cette fameuse journée. Puis elle va passer à plus difficile. Parvenir à faire en sorte que son meilleur ami, Kosuke, tombe amoureux de la jeune timide qui lui tourne autour sans jamais oser l’aborder. Mais dans sa folle modification du passé, Makoto va soudain tomber sur un os et de taille : son deuxième meilleur ami, Chiaki, va lui demander de sortir avec lui et impossible de le faire changer d’avis. Car modifier le temps ne permet pas de modifier les sentiments et Makoto va aussi découvrir les limites de son pouvoir : elle n’a droit qu’à un nombre limité de sauts dans le temps.
C’est en 1965 que paraît la nouvelle « La Traversée du Temps », par Yasutaka Tsutsui, qui va devenir l’hymne de la jeunesse japonaise. Son roman sera décliné sous toutes les formes dont un manga et bien sûr un animé. « La Traversée de Temps » est une fable poétique sur le pouvoir de modifier son destin et les conséquences de ce fameux effet papillon. La jeune Makoto va découvrir, bien malgré elle, que créer des anomalies temporelles a des répercutions sur la vie de tous ses proches. Les actions de Makoto vont avoir des impacts en crescendo, allant jusqu’à transformer la vie d’un camarade de classe en enfer et surtout provoquer l’irréparable. On pourrait trouver une certaine philosophie comparable à celle de la saga « Destination Finale » : la mort demande toujours son tribu. Mais nous sommes dans un animé plutôt léger et il n’était pas possible d’aller dans le sens extrêmement sinistre des films d’horreur. Toutefois, il n’y aura pas réellement de happy end pour Makoto car il y a toujours un prix à payer pour oser toucher à son destin.
Encore une fois, on s’attaque ici à la sempiternelle vision pré-déterministe des japonais. Tout est écrit et modifier le destin est impossible. Pourtant, Makoto récupère le pouvoir de le faire mais elle ne pourra d’abord garder ce pouvoir (il est réservé au dieu) et surtout elle ne peut le faire impunément. Alors elle va devoir perdre quelque chose. Ce ne sera pas la vie, rassurez-vous, mais je vous laisse découvrir par vous-même sa “punition”.
Graphiquement, « La Traversée du Temps » mélange habilement de la très bonne 2D avec du dessin traditionnel, des fonds au crayon très détaillés mais figés. Ce mélange de moderne et de “old school” est un peu une marque de fabrique des studios Madhouse dont la réputation n’est définitivement plus à faire (« Gunslinger Girl », « Perfect Blue », « X le film », « Paprika »..). Les personnages ont ces traits caractéristiques de Yoshiyuki Sadamoto (« Neon Genesis Evangelion »).
« La Traversée du Temps » est un film superbe, parvenant à toucher le spectateur sans user de ficelles trop lourdes ou d’effets spéciaux qui dénatureraient le récit. Mamoru Hosoda réussit ici un coup de maître qui sera d’ailleurs récompensé au Tokyo Anime Fair 2007 avec le prix du meilleur animé de l’année, ainsi que la mention spéciale du film d’animation d’Annecy 2007.
La Traversée du Temps
Studio : Madhouse
Réalisateur : Mamoru Hosoda
Scénario : Satoko Okudera
D’après l’œuvre de : Yasutaka Tsutsui
Chara designer : Yoshiyuki Sadamoto
Compositeur : Kioshi Yoshida
Directeur artistique : Nizô Yamamoto
Coffret 3 DVD
DVD 9- Zone 2- pal
Durée : 1h45
Format image : 16/9
Audio : Stéréo 5,1 et 2.0
Langue : Japonais – Français – Allemand - Italien
Sous-titres : Français – Néerlandais – Allemand - Italien
Navigation : lecture des épisodes en bloc ou au choix
Éditeur : Kaze
Sortie : 23 janvier 2008
Prix public conseillé : 59,95€
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