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Umbrella Academy (T2) Dallas
G. Way & G. Ba
Editions Delcourt

Après la tentative d’apocalypse de N°7, la Viole Blanche, les membres de l’équipe, maintenant dissoute, se reconstruisent chacun de leur côté.
Rumeur a perdu l’usage de la parole (et donc son pouvoir) et veille sur Viole Blanche toujours internée, Spaceboy reste scotché devant la télé, Séance profite pleinement de sa nouvelle réputation de sauveur du Monde, et Numéro 5 est rattrapé par ses fantômes du passé (enfin du futur…).



Conçu et écrit par Gerard Way, leader du groupe musical My Chemical Romance, “Umbrella Academy” est illustré par Gabriel Bà et colorisé par Dave Stewart (“Hellboy”).
Le tome 1, “La Suite Apocalyptique”, avait remporté le Will Eisner Award et le Harvey Award de la meilleure nouvelle série en 2008. Et c’était amplement mérité.
Mais qu’en est-il de ce second épisode ?

Soyons francs, le premier tome était exceptionnel, le second est « seulement » bon. Et c’est déjà pas si mal.
En fait, ce deuxième tome est construit exactement comme le premier, avec une multitude de flash-backs. Comme le précédent épisode, le livre commence par une bataille des jeunes super-héros contre un monument en furie : après la Tour Eiffel, on a donc droit à la statue du président Abraham Lincoln. Décalé à souhait !
Cette digression passée, nous retrouvons Spaceboy se goinfrant de cookies dans un bunker caché sous les ruines de l’ancien manoir de Sir Hargreeves.
Ah ! oui, parce que si vous n’avez pas lu le premier tome, vous n’allez rien comprendre. “Dallas” est la suite directe de “La Suite Apocalyptique”. Lire cet album sans connaître le précédent me paraît difficile.

Petit rappel historique : dans le tome précédent, 43 enfants naissent au même moment de femmes qui n’avaient présenté aucun signe de grossesse. Les survivants furent placés en orphelinat. Parmi eux, 7 enfants furent adoptés par un illustre et richissime scientifique extraterrestre du nom de Sir Reginald Hargreeves.
Ces 7 enfants constituent la Umbrella Academy.
Ils sont :
- N° 1 : Luther Hargreeves, alias Spaceboy, possède une force incroyable,
- N° 2 : Diego Hargreeves, alias Kraken, possède un combattant hors norme,
- N° 3 : Allison Hargreeves, alias Rumeur, rend réel tout ce qu’elle prononce,
- N° 4 : Klaus Hargreeves, alias Séance, parle avec les morts,
- N° 5 : Anonyme, alias Numéro 5, voyage dans le temps,
- N° 6 : Inconnu, alias Horreur, possède d’étranges tentacules qui lui sortent du ventre,
- N° 7 : Vanya Hargreeves, alias Viole Blanche, joue une musique dévastatrice au violon.
25 ans plus tard, les 6 membres toujours en vie se retrouvent autour du cercueil de Sir Hargreeves, mystérieusement décédé. Chassée, la jeune Vanya bascule dans la haine et décide de créer un ultime chaos. L’Umbrella Academy va donc devoir affronter l’un des siens pour sauver la planète.
Même s’ils réussissent cette mission, les jeunes gens ne sortiront pas indemnes de cette aventure…

Et c’est ainsi que l’on retrouve notre Spaceboy boulimique, dans son bunker, comme je le disais plus haut.
C’est ainsi également que l’on croise Numéro 5, sur un parking, encerclé par les agents du Tempus Aeternalis, une organisation chargée d’abattre le jeune garçon. Et c’est là que tout part en vrille…
Deux psychopathes dopés au sucre sont chargés d’anéantir la Umbrella Academy, ses membres sont projetés en pleine guerre du Vietnam, participent à l’assassinat de Kennedy, et sauvent la Terre. Rien que ça !

Ce deuxième opus peut d’ailleurs paraître un peu moins structuré que le précédent, tant le débit narratif est important. Mais le talent demeure.
Malgré ce récit plus décousu, on retrouve l’ambiance acide du premier volume. Un peu comme si Kurt Cobain, shooté et au bord du gouffre, avait réécrit “X-men” ou “La Ligue de Justice”. Une sorte de DC Comics sous amphét’ quoi !
Il ne faut donc pas hésiter à relire l’histoire pour en assimiler toutes les ficelles.

My Chemical Romance, malgré les dires de ses propres fans, se défend d’être un groupe « émo » et se considère d’avantage comme un groupe de rock indépendant, créé suite aux attentats du 11 septembre 2001. Dans les chansons de Gerard Way, on retrouve les thèmes propres à la BD : mort, suicide, fin du monde et adolescence.
En 2009, le titre “Desolation Row” a été la chanson-thème du film “Watchmen – Les Gardiens”, l’adaptation du comic book éponyme. Une fois encore, Gerard Way réussit le grand écart entre la musique et la BD.

Gabriel Bà est à la fois fan de rock et de comics. Il était donc naturel qu’il participe à cet ouvrage. Ses dessins offrent une vraie signature graphique à l’ensemble. On lui trouve facilement une filiation avec les travaux de Kevin O’Neill, le dessinateur de “La Ligue des Gentlemen Extraordinaires”.
Les personnages, aux visages souvent caricaturaux, évoluent dans des décors qui fourmillent de détails. Par exemple, il est écrit « HERMES » (dieu des voyageurs et messager de Zeus) sur la plaque d’immatriculation de la voiture de Numéro 5. Évidemment…
Le cadrage et le choix des couleurs rendent la lecture particulièrement fluide et dynamique. Pas de doute c’est un comic book !

Le talent de scénariste de Gerard Way est indéniable. Ses ouvrages possèdent une ambiance vraiment particulière, à la fois macabre et fantastique. Lors de l’écriture d’un tome, il a visiblement déjà en tête l’histoire du tome suivant. C’est en tout cas flagrant avec ces 2 premiers tomes !
Du coup, on se plait à imaginer les secrets révélés dans le prochain album :
- Comment Spaceboy s’est-il retrouvé grièvement blessé lors de l’expédition sur Mars ?
- Dans quelles conditions est mort Horreur ?
- Qu’est-ce que l’affaire Jennifer ?
- Comment Kraken a-t-il perdu l’œil droit ?
- Quel est le rôle de la Perseus Corporation ?

Pour info, la troisième mini-série est déjà en cours d’écriture. Elle s’intitulera “Hotel Oblivion” et, comme d’habitude, elle sera éditée aux US chez Dark Horse Books. Sa sortie en album suivra en France.
Une adaptation pour le cinéma est également en développement. La sortie est prévue en 2012.


(T2) Dallas
- Série : Umbrella Academy
- Scénario : Gerard Way
- Dessin : Gabriel Bà
- Couleurs : Dave Stewart
- Editeur : Delcourt
- Dépôt légal : février 2010
- Format : 173 x 264 mm
- Pagination : 184 pages couleur
- ISBN : 978-2-7560-2150-8
- Prix Public : 17.50 €


Illustrations © Gabriel Bà et Delcourt (2010)



Allison & Julien
5 mai 2010




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